Le bâti agricole
Accueillez-moi dans vos bâtiments !
Le bâti agricole, souvent dispersé dans les campagnes, présente un fort attrait pour la faune qui trouve refuge dans les bâtisses habitées, les corps de ferme inutilisés, les bâtiments agricoles de stockage de matériel ou les abris pour les bêtes.
Depuis toujours, l’homme a partagé son habitat avec les animaux, volontairement pour ce qui est des animaux domestiques et de façon passive pour les autres espèces. Beaucoup se sont adaptées aux bâtis humains et certaines en sont aujourd’hui quasi dépendantes (hirondelles, martinets par exemple).
Prendre la mouche
C’est dans la douce chaleur des étables que les hirondelles aiment s’installer. Elles peuvent y élever leurs jeunes en toute quiétude et trouver, sous la forme de mouches, d’abondants repas, y compris durant les périodes de pluie. La nuit, c’est le Murin à oreilles échancrées, une petite chauve-souris spécialisée dans la capture des diptères et des araignées qui vient faire le ménage. Laisser un accès aux combles des bâtiments, permet aux femelles de trouver un site chaud pour mettre au monde et élever leur unique petit. Une simple lucarne de 15 x 15 cm suffit généralement à permettre aux animaux de passer.
Un rodenticide biologique
C’est aussi dans les greniers, sous la toiture des granges que s’installe l’Effraie des clocher. Cette belle chouette blanche est spécialisée dans la capture des rongeurs. Elle passe toutes ses nuits à chasser impitoyablement souris, campagnols, taupes et rats. Sa présence dans un bâtiment ne passe pas inaperçu. L’Effraie recrache des pelotes faites de poils et d’os de petits mammifères et fait des crottes blanches sous ses perchoirs favoris. Pour éviter ces salissures, une simple bâche suffit à protéger le sol ou le matériel situé en dessous.
On peut aussi favoriser l’installation de l’oiseau en disposant un nichoir adapté dans un bâtiment agricole facile d’accès, ouvert sur l’extérieur. L’accès peut aussi donner directement sur l’extérieur quand cela est possible. N’hésitez pas à consulter la fiche “Nichoirs” pour vous aider dans cette démarche (plans, conseils).
Au cœur des pierres
Les murs en pierre sèche des bâtiments présentent souvent des anfractuosités qui peuvent servir d’abri à des oiseaux plutôt rares. Là, nichent les Rougequeues noir et à front blanc. Insectivores migrateurs, ces deux passereaux hivernent en Afrique subsaharienne et reviennent courant mars sur leurs sites traditionnels de reproduction.
La Huppe fasciée s’installe souvent dans les anfractuosités de plus grande taille. Son bec particulier, long et légèrement courbé en forme de pioche, lui permet de capturer les larves souterraines et de gros insectes déprédateurs (tipules, hannetons, courtilières…). Elle recherche les pelouses rases, les bordures de chemins… où les insectes sont abondants, et où les pesticides n’ont pas fait place nette.
Fidèle jusqu’à la mort
Le Moineau friquet reconnaissable à sa petite tache noire sur la joue, s’installe lui aussi dans les trous de mur, parfois aussi dans des arbres creux. Chez cette espèce aujourd’hui menacée, proche parente du Moineau domestique, les deux partenaires du couple sont à la fois fidèles entre eux et envers leur site de reproduction. Si l’un ou l’autre disparaît, la reproduction future est compromise.
A la recherche de conseils pour réaliser ces aménagements, d’informations complémentaires ?
Guide pour identifier les hirondelles et les aider à s’installer – LPO Ile de France
Fiche “Le patrimoine bâti” – Programme Agriculture et Biodiversité LPO
Guide technique ” Favoriser la biodiversité dans ses vignes” – LPO Pays de Loire
Fiche “Bâti agricole” – Programme IBIS des Chambres d’Agriculture
Cahier Technique sur l’Effraie des clochers
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